Alors, "cannelé" ou "canelé" ?

Amateurs de pâtisseries françaises, les canelés bordelais sont un incontournable. Originaires de Bordeaux en Nouvelle-Aquitaine, ces petits gâteaux caramélisés et moelleux , parfumés à la vanille et au rhum, symbolisent la richesse de la gastronomie locale.

La confection des canelés repose sur une recette traditionnelle, nécessitant du lait, des œufs, de la farine, du beurre, du sucre, de la vanille et du rhum. La réussite de ces gourmandises dépend de l'utilisation de moules spécifiques et d'un repos de la pâte, idéalement toute une nuit au réfrigérateur.

 

L'origine du débat : une question d'orthographe

La naissance d'une pâtisserie française emblématique

Le cannelé, ou canelé, est une pâtisserie française dont l'origine est enveloppée de mystère et de diverses légendes. Selon la version la plus répandue, ce petit gâteau aurait vu le jour au 16ème siècle dans un couvent bordelais, où des religieuses préparaient un gâteau nommé « canelat » ou « canelet », roulé autour d’une tige de canne avant d’être frit.

Une autre théorie suggère que le nom pourrait provenir des « canaules », un pain à base de farine et de jaunes d’œufs fabriqué par une corporation d’artisans nommés les canauliers au 17ème siècle. Ces différentes origines contribuent à la richesse historique et culturelle de cette pâtisserie, mais elles n'expliquent pas encore pourquoi l'orthographe du mot est sujette à débat.

La variabilité historique de la langue française

La langue française, avec son histoire complexe et ses influences multiples, est propice à des variations orthographiques. Le français a évolué à partir du latin vulgaire, influencé par des facteurs internes et externes tels que le substrat celtique et le superstrat germanique.

Cette évolution a conduit à des différences dialectales et à des variations dans l'usage des mots au fil du temps.

Le cas du cannelé ou canelé illustre bien cette variabilité. Traditionnellement, le mot « cannelé » vient du verbe « canner », signifiant « brûler légèrement », en référence à la croûte caramélisée caractéristique de cette pâtisserie. Cependant, en 1985, la confrérie du canelé de Bordeaux a décidé d’écrire « canelé » avec un seul « n » pour marquer sa spécificité bordelaise et se distinguer des autres variations de ce gâteau.

Cette décision reflète la capacité de la langue française à évoluer et à s'adapter aux contextes locaux et culturels, créant ainsi des variations orthographiques qui enrichissent la diversité linguistique et culturelle de la France.

 

Alors "canelé" ou "cannelé" ?

La question de savoir comment écrire correctement le nom de cette pâtisserie emblématique - canelé ou cannelé - suscite régulièrement des discussions parmi les gourmands et les habitants de Bordeaux. Derrière cette apparente simplicité orthographique se cachent une riche histoire et des motivations distinctes.

Historiquement, « cannelé », avec deux « n », est l'orthographe traditionnellement reconnue et recommandée par l'Académie française. Cette version fait écho à la forme unique du gâteau, marquée par ses cannelures, et s'inspire du verbe « canner », qui signifie « brûler légèrement », en référence à sa croûte caramélisée distinctive.

En revanche, en 1985, la Confrérie du canelé de Bordeaux a choisi l'orthographe « canelé » avec un seul « n » pour déposer une marque collective. Cette initiative avait pour but de distinguer les canelés confectionnés à Bordeaux, suivant la recette traditionnelle, de ceux produits ailleurs. Ainsi, l'orthographe « canelé » est devenue une signature pour les pâtissiers bordelais, tandis que « cannelé » continue d'être utilisée pour désigner cette pâtisserie à l'échelle nationale et internationale.

Toutefois, les deux orthographes sont jugées correctes. Le choix entre elles dépend souvent de la préférence personnelle ou de l'attachement à la tradition bordelaise. Il est intéressant de noter que certains pâtissiers, y compris des membres de la Confrérie, optent pour « cannelé » afin de bénéficier d'une reconnaissance plus large.

Au final, que l'on choisisse d'écrire « cannelé » ou « canelé », l'essentiel réside dans la qualité et l'authenticité de la pâtisserie, caractérisée par une croûte croustillante et un cœur moelleux, savoureusement parfumé au rhum et à la vanille.

Enquête : Que préfèrent les Bordelais ?

Témoignages de chefs pâtissiers de Bordeaux

Pour approfondir notre compréhension des préférences des Bordelais entre cannelé et canelé , nous avons consulté des experts : les chefs pâtissiers locaux. Cyril San Nicolas, de la Confrérie du canelé de Bordeaux, privilégie l'orthographe « cannelé » pour optimiser le référencement sur Internet, notant que c'est la forme la plus couramment reconnue.

À l'inverse, certains pâtissiers, tels que ceux de La Toque Cuivrée et Baillardran, deux noms prestigieux de Bordeaux, alternent entre les deux orthographes en fonction du contexte. Baillardran, réputé pour ses cannelés exceptionnels, adapte son choix orthographique selon la stratégie de communication et le public ciblé.

Sondage auprès des habitants

Une enquête informelle réalisée auprès des Bordelais montre un éventail de préférences. Un groupe, fervent défenseur de la tradition et de l'authenticité, favorise « cannelé », évoquant ses cannelures distinctives et le sceau d'approbation de l'Académie française. D'autres, influencés par la Confrérie du canelé de Bordeaux, choisissent « canelé » comme symbole unique de la région.

En définitive, la préférence entre « cannelé » et « canelé » parmi les Bordelais illustre la richesse de leurs points de vue et attaches culturelles, mais un point demeure invariable : leur passion pour cette pâtisserie symbolique.

 

Conclusion

En conclusion, le débat sur l'orthographe correcte - cannelé ou canelé - met en lumière la richesse historique et culturelle de cette pâtisserie emblématique de Bordeaux. Que vous penchiez pour l'orthographe traditionnelle « cannelé » ou la variante spécifique à Bordeaux « canelé », l'essentiel réside dans la passion et la tradition qui se transmettent à travers chaque gâteau. Les ingrédients, bien que simples, sont savamment combinés : le lait, les œufs, la farine, le beurre, la vanille et le rhum, et la technique de cuisson précise donne naissance à une expérience gastronomique inégalée.

Les témoignages des chefs pâtissiers et les préférences des habitants de Bordeaux révèlent que cette pâtisserie représente bien plus qu'un simple gâteau ; elle est un véritable symbole de l'héritage culinaire de la région. Alors, pourquoi ne pas tenter de confectionner vos propres cannelés ou canelés ?

Avec un peu de patience et d'entraînement, vous pourrez déguster ces merveilles culinaires dans le confort de votre foyer, rendant ainsi hommage à la tradition et au savoir-faire des pâtissiers bordelais.

 

FAQ

Comment se mangent les cannelés ?

Idéalement, les cannelés bordelais se savourent réchauffés au four pendant 5 à 10 minutes à 220°C, ce qui permet de raviver leur croustillant extérieur tout en préservant leur cœur moelleux. Pour enrichir leur saveur et leur texture, ils peuvent être dégustés avec de la crème anglaise, du coulis de fruits rouges, ou une compote de fruits frais.

Quelle ville est la spécialité du cannelé ?

Le cannelé est une spécialité emblématique de la ville de Bordeaux, en France. Cette pâtisserie, véritable tradition bordelaise , est profondément ancrée dans l'histoire et la gastronomie de la région.

Pourquoi le nom cannelé ?

Le nom "cannelé" tire probablement son origine des cannelures ou sillons circulaires qui caractérisent le moule utilisé pour leur cuisson. Le terme pourrait dériver du gascon "canelat" , qui signifie canelure ou sillon, ou bien de la forme cannelée des moules en bronze traditionnellement employés.

Quel alcool dans les cannelés bordelais ?

Dans la recette des cannelés bordelais, le rhum ambré est utilisé pour son parfum caractéristique. Bien que le goût d'alcool s'évapore après la cuisson, il laisse derrière lui un arôme agréable de rhum qui se marie parfaitement avec la vanille.